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« Spider-Man : Into the Spider-Verse » : le phénomène américain

 Spider-Man : New Generation» ou «Spider-Man : Dans le spider-verse» au Québec est un film d’animation américain en relief réalisé par Peter Ramsey, Bob Persichetti et Rodney Rothman. Il met en scène le personnage de Marvel Comics, Miles Morales, seconde incarnation de Spider-Man. Un régal !Quoi ? Vous ne l’avez pas encore vu ?!

Tout d’abord et premièrement, le hasard twitterien me fit découvrir cette merveille de site “Script to Screen” (1) avec des extraits de films accompagnés par leur scénario).
Ensuite, mais avant tout, comment évoquer un des (rares) films les + virtuoses, les + efficaces, les + créatifs, les + new-yorkais / brooklyniens que j’ai vus depuis fort fort fort fort longtemps?
Tout simplement, s’appuyant sur l’héritage des années 80-90, une révolution esthétique dans le monde de l’animation et des adaptations de comic books sur grand écran et qui, jamais, n’oublie son histoire et ses personnages : la caractérisation de chacun, good guys, bad guys, et particulièrement celle de Miles Morales , en moins d’une minute, est une leçon dramaturgique/narrative en la matière. Comment s’attacher immédiatement à Miles ; comment, enfin, il devient, pleinement, consciemment, résolument, Spider-Man.

L’essence-même de New-York

Les animateurs et créatifs visuels du monde entier ne s’y trompent pas : sur Twitter, le «fan art» est une véritable vague rendant hommage au phénomène cinématographique. Tout le générique de fin, pur produit pop, méta en diable, pourrait être projeté au MoMa (le fameux musée new-yorkais) sans que personne -sauf les grincheux- ait à y redire. Sur Twitter toujours, des parents Afro-Latino-Américains racontent combien, dans le monde de l’entertainment de masse, la représentation d’un jeune super-héros afro-latino, Miles Morales, est capitale pour leur gosse, effet de miroir. «N’importe qui peut porter le masque de Spider-Man», dit l’un des personnages. Quelles que soient vos racines ethniques, votre sexe, votre nature. C’est le message universel du film.
Au premier visionnage : tout simplement happé par ceci : les coréalisateurs et les génies de l’animation ont compris l’essence même de NYC, ont réussi à la mettre en images : son énergie foudroyante et qui dure, son chaos organisé par la circulation des voitures, du métro, des marcheurs, sa complexité, son flow, le street art, ses vies dans la rue et les quartiers, ses communautés, son Brooklyn latino-noir-américain, Puerto Rico, la Jamaïque, ses clichés, ses surprises, son côté NY-a-tout-vu-tout-vécu-tout-survécu, le rapport à l’espace enivrant et labyrinthique avec les verticales des bâtiments / les horizontales des avenues… la musique – aaaah, “what’s up danger”… Tout, tout, tout m’a ramené sensoriellement/émotionnellement à cette ville qui hante, qui peut faire de vous sa chose et/ou vous donner votre liberté -celle d’être.
Miles Morales est l’enfant du Brooklyn actuel et du New York que j’eus sous les yeux pendant plusieurs années.

Dans les détails de la ville où tout va vite (ayez l’œil!), le multiculturalisme étasunien (sport, littérature, bédé) que nous connaissons. A l’oreille : la bande originale rap et la musique composée par le britannique Daniel Pemberton. Du scratching, un peu de bruitisme, de l’électro délicate, finalement peu d’envolées symphoniques à coups de canon dont nous gratifient habituellement les productions ciné Marvel et DC. Et c’est très bien ainsi, la fraîcheur !

Et, fichtre! ces artistes, ils ont aussi observé leurs ados, les ados, leurs habitudes, leurs cultures, pour les rendre aussi reconnaissables dans leur environnement singulier tout en étant commun à chacune et chacun. Et le génie américain toujours : deviens meilleur, deviens une bonne personne, fais ce qui est juste, tu es capable de beaucoup et de choses extraordinaires. Bref, du nudge : une incitation positive malgré les angoisses de cet âge.

Miles est un «freshman» de 14 ans comme j’eus, là-bas, quand j’y enseignai. Tout y est. Jusqu’à la relation père-fils où l’amour est, parfois, difficile à exprimer de façon simple et sans rapport de force. Jusqu’à la recherche des modèles masculins à suivre : l’oncle Aaron, maître en street art graphique, Peter Parker, les différentes versions de Spider-Man issues du multivers présenté sur l’écran.

J’avais déjà été scotché par le travail du magicien Peter Ramsey sur « Rise of The Gardians / Les cinq légendes » (2012). Aujourd’hui, avec ses co-directeurs, Bob Persichetti et Rodney Rothman, le public peut se dire qu’une autre voie a été ouverte au cinéma d’animation. Et puis, quoi ? Phil Lord («Cloud with a chance of meatballs» / «Tempête de boulettes géantes», «The lego movie») partageant les commandes du scénario !

(1) https://www.scripttoscreen.film/scriptlibrary/spider-man-into-the-spider-verse-2018

Aux cinémas Gaumont à Montpellier, au CGR Lattes et Megarama à Saint-Gély.

Sur Twitter, des parents Afro-Latino-Américains racontent combien, dans le monde de l’entertainment de masse, la représentation d’un jeune super-héros afro-latino, Miles Morales, est capitale pour leur gosse.

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