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« Kingdom », la série coréenne qu’on adore !

Série sud-coréenne comptant, à ce jour, deux saisons, « Kingdom » est, ce qui flamboie actuellement, confinement ou pas, sur les écrans. Historique, politique, zombiesque, enchanteresse, la série est visible sur la plateforme Netflix. Par Lionel Navarro.

 

 

En bédé, la série « The Walking Dead » prit fin, en 2019, avec son 33e volume titré « Epilogue ».

A la tévé, à mes yeux, son adaptation n’en finit plus de tourner en rond. J’ai lâché à la 7e saison. Celle où x, avec sa batte, fait de la bouillie de la tête à Toto et Toto. Aurait-elle eu, cette série qui dure trop, sa cervelle mangée par un zomblard ? Du point de vue scénaristique, « The Walking Dead », visible sur OCS et la chaîne US AMC, pourrit sur place. Comme les mort(e)s-vivant(e)s qu’elle avait mis en scène, jadis, vaillamment, et avec une certaine fraîcheur ? Oui, j’ose ce dernier mot dans le cas d’une œuvre télévisuelle montrant un monde conquis par des cadavres qui marchent et ce qu’en font les survivants humains.

 

De l’Extrême-Orient, le renouveau ?

Dans la zone zombiesque de la pop-culture, l’étonnant et le revigorant ne viendraient-ils pas, comme le covid19, de l’Est du monde, de l’Asie, de la Corée du sud ? Les deux saisons de « Kingdom », disponibles sur Netflix, m’apportent assez d’enthousiasme pour faire couler un léger filet de bave d’emballement. Oui, je suis fan hard-core ! Mais pas stupidement.

Quelques infos sur « Kingdom », royaume pour les anglo-réfractaires : à l’origine, c’est un manga « The Kingdom of the Gods ». Aujourd’hui, c’est une série écrite par une jeune scénariste et dramaturge sud-coréenne, Kim Eun-hee, co-créatrice de la bédé. « Kingdom » est réalisé par Kim Seong-hun. Deux patronymes qui, il faut bien le dire, n’avaient globalement pas essaimé, en France, loin des frontières du pays du Matin calme. « Kingdom » est présenté, en anglais, ainsi : « South Korean political period horror thriller web television series ». Et c’est vraiment ça ! J’ajoute : cela se passe dans un passé lointain, 1592-1598, celui de la Guerre de Sept Ans, autrement nommée : Guerre Imjin. Jamais, le public non-averti ne se sentira paumé ni dans les méandres du complot politique ni dans l’exotisme des traditions ancestrales.

Bande-annonce Saison 1

 La Corée du XVIe siècle à couper le souffle

Pour couronner, c’est bien le mot, le tout, le royaume rencontre des problèmes de succession. Une jeune reine sans enfant, faussement tranquille et soumise. Un vieux roi atteint d’une étrange maladie. Son fils, en pleine forme, issu d’un autre lit, à l’écoute du peuple: il est susceptible de prendre la succession si la jeune reine ne donne pas naissance à un garçon. Le père de la jeune reine, Premier ministre très ambitieux du vieux roi qui grogne tout en bavant. Une population locale transformée en goules affamées de chair humaine par on ne sait quel process. Une femme-médecine qui mène l’enquête. Des trahisons. Des alliances. De l’amour. Des hordes de Coréens bouche ouverte et toutes dents dehors.

Quel cocktail ! Quels décors ! Quels costumes ! Quels combats à l’asiatique ! Le tout magistralement filmé : « Kingdom » mérite le grand écran et toute votre attention. La série a du souffle ! Aux séquences composées comme des peintures extrême-orientales, elle est d’une beauté visuelle à couper le souffle ! Du viril et de la finesse. « Kingdom » ne vous prendra jamais pour des idiots à qui il faut tout sur-expliquer. C’est un autre gros point en sa faveur. Même ses ellipses auxquelles, parfois, je n’y comprenais goutte, sont merveilleuses !

Bande annonce, Saison 2

Kim Eun-hee, femme scénariste à la tête de « Kingdom »

Acclamée pour la série, policière et surnaturelle, « Signal », Kim Eun-hee travaille à l’écriture de « Kingdom » depuis 2011. Plusieurs milliers d’auteurs, de par l’univers, rêveraient d’avoir à disposition tout ce temps pour perfectionner leurs histoires, leurs dialogues, leur scenarii ! Elle place sa narration dans un moment de l’histoire coréenne que seuls les spécialistes doivent connaître : la période Joseon (1392-1910). Quand commence « Kingdom », les Japonais, qui en prendront l’habitude, débarquent, par la mer, en Corée. C’est tendu au pays du Matin calme.

N’y allons pas par quatre chemins, mais virons plutôt droit au but, ne coupons pas le cheveu en quatre,  -hajszálhasogató en hongrois-, ne tortillons pas du postérieur, « Kingdom », et c’est du bonheur pur jus, déboîte : les nombreuses qualités artistiques de la série sont indéniables. Elles montrent les intentions de la part de la production qui n’ont rien à voir avec bien trop de machins créatifs low-cost, à bas coûts, cheap, pas sérieux, prise-de-tête-socio-chose, qui font souvent le déshonneur et la platitude télévisuels de notre contrée.

L’Histoire, son fantastique, ses enchantements

L’Asie patriotique semble aimer son histoire et ses enchantements. La Corée du sud se plonge dans son passé lointain ; et, dans le lointain, vivent avec force les légendes et les passionnantes aventures.

Il fut un temps où, par chez nous, nous eûmes un peu de génie et d’ambition dans le genre, grâce à Maurice Druon et ses collaborateurs. C’était « Les rois maudits ». Cette suite romanesque historique (1955-1977), fondée sur une malédiction contre les Templiers, passa à la tévé : Claude Barma (1972-73) scotcha son public, et, plus récemment, il y a quinze ans quand même…, Josée Dayan (2005) fit brailler le grand Gérard Depardieu sur le bûcher qui grilla le vrai Jacques de Molay. Une cuisson qui n’a rien à voir avec les œufs homophoniques.

En France, aujourd’hui…

Aujourd’hui, c’est « Plus belle la vie », « Un si grand soleil », « Demain nous appartient ». Même le genre fantastique télévisualisé grand-public, -l’horreur diraient plusieurs-, semble avoir un avenir incertain sur nos petits écrans ! Il se dit que « Joséphine, ange gardien » pourrait disparaître…

Heureusement, « Kingdom » propose du spectaculaire, construit et écrit, qu’hélas TF1, France 2, France 3 réunies ne savent actuellement pas produire. Le reste, ces chaînes, dont deux sont publiques, le font à la chaîne.

 

 

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