Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

“Les expatriés d’Occitanie se posent la question du retour”

Le Covid les a fait “douter sur leur choix de vie” du fait de l’éloignement d’avec leurs familles. Mais ces profils très qualifiés craignent de ne pas retrouver de travail. Entretien avec Emmanuelle Darras, fondatrice et directrice de Racines-Sud, association d’expatriés d’Occitanie qui compte 1400 membres dans le monde entier.

 

LOKKO : Emmanuelle Darras, quelle est la situation des expatriés d’Occitanie ?
Emmanuelle Darras : La situation des expatriés est très différente d’un pays à l’autre. En Europe du Nord, la gestion du Covid-19 s’est géré sans confinement et sans fermeture des bars et cafés et les frontières s’ouvriront cet été avec un retour en région de nos ressortissants pour les vacances, ce qui n’est pas le cas concernant des pays comme les Etats-Unis, le Canada, ou encore le Japon.
Les expatriés se retrouvent dans une situation émotionnelle difficile du fait de l’éloignement de leurs parents et de leurs familles, sans espoir de rentrer en France pour l’été et souvent dans des remises en question de leur situation professionnelle et affective.

Quels sont les pays et donc les ressortissants les plus touchés ?
Actuellement le Brésil, les Etats-Unis sont fortement impactés, également parmi les DROM -Départements et Régions d’Outre-mer- : la Guyane. Le Canada émerge timidement. Les pays européens bénéficient d’un retour à la normale pour l’instant.

Ont-ils bénéficié d’un soutien particulier de l’Etat dans ce contexte pénible ?
Malheureusement, si certains ont été rapatriés avant le confinement, il n’y a pas eu de mesures exceptionnelles les concernant.

Quel est le rôle de Racines-Sud auprès d’eux ?
Racines Sud agit un peu comme une cellule de crise pour les accompagner dans cette période de trouble et les encadrer au mieux de nos moyens. Grace aux outils comme Zoom, nous avons pu gérer des réunions avec le Canada et les Etats-Unis et leur apporter un peu de soutien moral.

Cette situation risque-t-elle de provoquer des retours ?
Absolument. La plupart de nos adhérents ont entre 35 ans et 50 ans et donc des parents entre 60 et 80 ans, pour lesquels ils s’inquiètent. Ce contexte les fait douter sur leur choix de vie et, et ils se posent la question d’un retour définitif. Ce qui les fait pour la plupart hésiter : c’est de retrouver un emploi à leur arrivée sachant que les expatriés ont, en règle générale, des CV exceptionnels souvent inadaptés sur notre territoire. De plus eu égard à une économie morose à la rentrée, on peut craindre que la priorité des entreprises ne sera pas forcement l’emploi….

 

Ci-dessus : lors de la soirée du Grand Prix de l’expatriation, décerné par Racines-Sud, en décembre 2019, Emmanuelle Darras avec Clare Hart, co-présidente (avec Pierre Deniset) de l’association, pour la remise de la mention spéciale du jury au chef d’entreprise Romain Wattebleb, basé à New-York (société de design Watt).

Le site de Racines Sud www.racinessud.com

Print Friendly, PDF & Email
S’abonner
Notification pour
guest

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Articles les plus lus

0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x