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L’amour selon Louis Chedid

Le chanteur, auteur compositeur Louis Chedid était en concert à la Cigalière à Serignan, le 23 octobre. Ce soir-là, la culture encore une fois a joué son rôle de soleil grâce à un homme joyeux venu des bords de la Méditerranée, entre Egypte et Liban, qui « aime encore bien se surprendre de temps temps. Et n’oublie jamais de garder bien vivant son enfant intérieur ».

Sept ans qu’il n’était pas monté sur scène hormis quelques dates avec ses enfants : le fameux Mathieu dit M, Joseph et Nach la petite sœur. Et le voilà, passant entre les gouttes, s’offrant en concert à la Cigalière à Sérignan, ce vendredi 23 octobre, dernier soir avant le couvre feu.

La salle est pleine, enfin comme autorisé en temps de pandémie, c’est à dire à la moitié de la jauge. Dans le hall et dans la queue, l’ambiance est impatiente et joyeuse ; chacun se sent « l’élu » de pouvoir vivre cette soirée comme si c’était la dernière avant longtemps.

Loulou, on t’aime !

« C’est exceptionnel d’être là » lance une jolie brune la cinquantaine, venue avec deux copines fêter « Loulou » qui se produit « si rarement ». Je suis assise derrière la brunette dans les gradins du haut de la salle. « Loulou on t’aime » crie-t-elle à travers son masque à l’entrée en scène du chanteur à la silhouette débonnaire : un jeune homme presqu’un peu timide de 72 ans, le visage illuminé par le plaisir de retrouver un public qui vient parfois de très loin pour le voir.

La musique ancrée dans la pop anglo-saxonne univers Beatles, parfois matinée de Steve Wonder, de chacha et d’accents bluesys accompagne en dentelle des compositions qui ne jouent pas dans la facilité et s’imbriquent merveilleusement bien sur des paroles-poésies souvent répétitives mais toujours charmantes. D’une voix caressante, il fait couler délicatement les mots comme il taquine les cordes de ses nombreuses guitares (il en possède chez lui plus d’une trentaine) qu’il joue les unes après les autres, chacune ayant une sonorité et une couleur différentes à apporter au morceau.

Même les jeunes connaissent ses tubes

Loulou mélange les chansons de son nouvel album, Tout ce qu’on veut dans la vie et ses nombreux tubes plébiscités par un public qui le suit depuis des générations. Même les jeunes présents au concert, peut-être bercés au biberon du Soldat rose, connaissent les paroles par cœur, comme un talisman : Anne ma sœur Anne, T’as beau pas être beau, Papillon, La belle…

Le public est en communion, Loulou fait lever les foules, taper dans les mains, chanter tous ensemble « on est vivants ! » les bras en l’air et les poumons plein d’espoir. Il va jusqu’à faire enlever les masques, une minuscule seconde, pour avoir le plaisir d’admirer un public qui l’aime et qui le lui dit même si « on ne dit jamais assez au gens qu’on aime qu’on les aime ».

Les quatre musiciens qui l’accompagnent -guitariste, bassiste, pianiste et batteur- très bons instrumentistes, parfois mixés un peu trop devant, enchaînent chœurs et solos. Partie intégrante du spectacle, ils soulignent l’aura d’un Louis Chedid qui ressemble plus à un pote qui fait du bien qu’à une star. Un chanteur d’une simplicité totale depuis plus de quarante ans…

Le bassiste sort de temps en temps, pour feutrer l’atmosphère, une contrebasse électrique qu’on aurait aimé acoustique. Le pianiste, également accordéoniste, s’empare de son clavier à bretelles et, venant sur le devant de la scène entoure son Louis de toute son attention musicale. Le guitariste, compagnon de longue date, décline des solos bien balancés et le batteur délaisse parfois sa batterie pour venir shaker ses œufs sur un air de salsa !

Une profondeur légère, entre poésie et philosophie

Loulou est heureux d’être là, ça se sent jusque dans sa façon de dialoguer avec le public et de nous présenter la famille qui l’accompagne en tournée, de l’ingénieur du son au régisseur. Un homme de famille, un altruiste grandi au côté de sa mère Andrée Chedid, une poétesse qui lui a donné le don d’offrir à ses chansons une profondeur légère, entre poésie et philosophie. Un magicien qui a le pouvoir de soulever, le temps d’un concert, une chape de plomb envahissante en ces temps étranges.

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