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A Celleneuve, un art qui fait parler les habitants

Des photos d’œuvres d’art contemporain collées sur les murs d’une place du quartier de Celleneuve à Montpellier. Piloté par Line Up, un dispositif participatif à plusieurs facettes a été mis en place pour associer les habitants. Un judicieux “musée à ciel ouvert” alors que les musées sont fermés depuis 4 mois.

 

 

« Cette sculpture elle est contemporain, en plus elle sent bon. »
« C’est de l’art d’aujourd’hui, de la peinture, des trucs nouveaux. »
« J’avais faim et c’était en sucre, et je voulais la manger. »
« Pour moi, l’artiste à voulu dire que le diamant c’est beau. »

C’est un QR code placé sur les murs de la place Mansart à Celleneuve qui permet d’écouter les paroles des élèves de CM1 et CM2 de l’école primaire Léo Malet. Un autre QR code donne à entendre l’artiste évoquant son œuvre.

Ces cartels sonores font partie d’un dispositif original né à l’initiative de la DRAC, représentant en région du Ministère de la culture, piloté par Line Up, acteur majeur du street-art à Montpellier avec le concours du FRAC, le Fonds régional d’art contemporain qui anime en Occitanie une collection d’art décentralisée de l’état et enfin de l’association de médiation culturelle Odette-Louise.  Il a donné à voir huit photos collées : des reproductions des installations de l’exposition “Lux fugit sicut umbra” qui devait avoir lieu en novembre au FRAC de la rue Rimbaud.

Les habitants de Celleneuve ont été impliqués à la fois comme spectateur mais aussi porte-paroles : durant une dizaine de jours, des mères de famille ont été formées aux visites guidées, devenant médiatrices à leur tour, et ainsi faire naître une chaîne de transmission. Le projet appartient à la rue, au quartier et donc à ses résidents et désacralise l’art contemporain qui traîne une solide réputation d’élitisme.

« C’est le spectateur qui refait l’œuvre, car il la regarde »

En même temps, tout incite le spectateur à s’approprier ce qui lui fait face, à piquer sa curiosité et son imagination. « C’est le spectateur qui refait l’œuvre, car il la regarde », selon la formule du directeur du FRAC, Emmanuel Latreille.

Le projet ne s’arrête pas là : un vote a été mis en place visant à élire l’œuvre préférée des habitants. Des urnes ont été mises à disposition dans le quartier. Les votes sont aussi animés sur le Facebook de Line Up. L’œuvre gagnante sera recréée d’ici les 6 et 7 mars par Mathieu Lucas ( qui va utiliser des techniques du street-art. Une proposition qui sera, elle, pérenne, contrairement aux affiches de ce musée dans la rue qui ont pris la pluie…

Aux même dates, les habitants pourront se joindre à Mathieu Lucas à la Maison Pour Tous Marie Curie et réaliser ensemble une œuvre commune.

Le dispositif va être prochainement déployé, avec d’autres associations et d’autres musées et galeries d’art, dans d’autres quartiers prioritaires de l’Hérault, notamment à Lodève, à Sète, à Agde et Lunel.

 

LES ARTISTES PRÉSENTS 
– Hugo Bel, Installation in situ, 2020
– Isabelle Rodriguez, Un piano dans le ventre d’Alexandre, 2020
– Vir Andres Hera, Misurgia Sisitlallan, 2020
– Rebecca Brueder, Taal, 2020

 

Article signé Alisse Pritchett et Angelo Siri, étudiants en Infocom (Paul Valéry)

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