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On adore “Arcane”, la nouvelle série animée de Netflix

Netflix propose actuellement une énhaurme et visuellement superbe série animée sur sa plateforme. Réalisée par deux co-fondateurs de Fortiche Production dont une antenne se trouve à Montpellier, “Arcane” c’est le haut du panier de l’animation où se mêlent SF et heroic fantasy.

Côté animation en images de synthèse, films et série, Netflix est actuellement à la pointe. La plateforme propose depuis plusieurs années une programmation jeunesse et adulte qui dévisse les yeux de bonheur. Quelques titres : “Love, death & robots”, “Les Mitchell contre les machines”, “Trollhunters”, “Maya, princesse guerrière”, and on and on. Ne soyez pas timides, le spectacle est à portée de fibre ou de 4G !


Sortir de sa torpeur cérébrale pandémique

Depuis quelques semaines, une tourneboulante série franco-étasunienne est disponible sur le service de vidéos à la demande commençant par un N rouge. C’est un gameur de 21 ans, étudiant dans une école des Mines, quelqu’un qui porte des t-shirts sympas, qui m’invita à regarder “Arcane” : “Je n’aime pas le jeu en ligne mais ce qu’ils en font pour l’écran, c’est vraiment bien !” J’avais vu passer des messages qui allaient dans le même sens sur Twitter. Un week-end, je me sors de ma torpeur cérébrale pandémique. 9 épisodes. OK, en vue : du “visionnage en rafale”, comme le disent si bien les Québécois. Je m’installe. Je lance. Ma rétine décolle dès les 5 premières secondes. “Depuis le succès critique et public de ‘Spider-Man : Into the Spider-Verse’, les studios se lâchent”, me dira plus tard, au téléphone, une personne qui bossa sur ce film Sony.

Synopsis : “Deux sœurs. Deux cités. Une découverte qui changera le monde à tout jamais. Dans les cités de Piltover et Zaun, les tensions montent alors qu’inventeurs et voleurs, politiciens et seigneurs du crime font face aux contraintes d’une société déchirée.”


Les gameurs aux manettes

Le superbe long-métrage d’animation “Anastasia” et même les deux disneyiens Reines des neigeslibérée, délivréééééééééééééée ! J’entends le loup, le renard et la belette, j’entends le loup et le renard chanter ! – sont à des kilomètres de l’esthétique d’“Arcane”. Pas le même public visé. Après la génération des geeks comme le divin Peter Jackson du “Seigneur des anneaux”, les studios semblent avoir passé les clefs et le volant de la créativité actuelle à celle des gameurs, des petits génies de la palette colorée numérique et du scénario dynamique. Nous sommes entrés dans la brève période des années du jamais vu cinématographique en ce qui concerne la culture de masse. Amen !

Comme pour tout ce qui est nouveau et qui devient populaire, la nouveauté visuelle actuelle fera comme toutes les nouveautés passées : elle deviendra une recette cent fois répétées. L’expérimentation qui réussit, c’est la Beyonce ou le Justin Bieber d’hier. Non, ne cherchez pas le lien. Ça m’est venu comme ça.


Trop Fortiche Montpellier !

À la finesse et à la beauté qui vous donnent des étoiles dans les pupilles, “Arcane” est une série animée issue d’un jeu vidéo – du type arène de bataille – en ligne, “League of Legends”, abrégé en LoL, auquel je n’ai jamais joué. Elle a été produite par le studio français Fortiche Production sous la supervision de Riot Games, entreprise créatrice du jeu original. Maîtres dans la réalisation électrique et le rythme des actions, ses deux co-réalisateurs sont parmi les fondateurs de Fortiche Production : Pascal Charrue et Arnaud Delord. Quelque chose à souligner : la bonne ville de Montpellier aux 27% de taux de pauvreté et 20,7% de taux de chômage en 2018, chiffres INSEE, accueille une antenne du studio  sur son territoire. Et une vingtaine d’anciens diplômés de l’ESMA de Montpellier ont également œuvré sur toute la chaîne de production : animation, layout, compositing…

Deux sœurs orphelines, Violet, surnommée Vi, et Powder, qui deviendra, attention, je divulgâche, la très harleyquinnienne Jinx, s’aiment. Ensuite, à cause d’un quiproquo bien sanglant, et parce que la vie et la famille c’est aussi comme ça, elles se feront bien des misères tout en continuant à sororalement s’aimer quand même malgré la haine et les divisions. Au fil des épisodes, le spectateur voit évoluer la relation entre les deux filles qui deviennent des jeunes femmes. Cette relation toxique, il faut bien qualifier leur relation ainsi, est la colonne vertébrale du scénario. Elle est aussi le reflet de ce qu’il advient dans le monde magico-technologique de Runeterra.


Piltover et Zaun en guerre larvée

C’est que c’est très tendu là-bas, en haut comme en bas : la riche, rutilante, policée, très avancée cité de Piltover écrase de sa puissance les bas-fonds du district de Zaun où se trament de terribles horreurs. Zaun, qui cherche son indépendance, est aujourd’hui pourri plus qu’il ne l’était déjà par la diffusion d’une drogue faisant passer le crack pour de la poudre chocolatée Milka. Malfrats du coin et conseillers de Piltover s’emballent à l’idée de contrôler l’énergie magique via Hextech, une technologie qui doit faire baver d’envie Elon Musk. La police armée de Piltover ressemble à celle de Gotham City : elle peut être minée par certains de ses éléments. On se bat. Ça cogne. Des scènes d’anthologie où les personnages sont aussi racés que des félins ! Les choix musicaux transpirent.

Des filles s’aiment sans clairement déclarer leur flamme réciproque. Pour le bien, pour le mal, des figures paternelles entourent Vi et Powder/Jinx. Des mères sont protectrices. Des femmes sont calculatrices. Des amis meurent. On s’aide. On se trahit. Le pouvoir. La folie. C’est beau. C’est moche. C’est sexy. C’est la vie. “Arcane”, je t’aime.

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