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Bientôt un train de nuit européen passant par Montpellier

Les ministres des Transports européens échangeront en février sur un projet européen de revitalisation des trains de nuit. Des lignes nationales et européennes sont à l’étude, notamment un Barcelone-Montpellier-Zurich. En attendant, 4 lignes Intercités de nuit depuis Paris vers le Sud sont ouvertes en France depuis fin 2021.

 

On peut désormais rallier Vienne en Autriche depuis Paris en une nuit, et ce sera bientôt le cas de Lisbonne. Alors qu’on les croyait obsolètes, les trains de nuit retrouvent soudain le devant de la scène. Face au réchauffement climatique, plusieurs pays d’Europe ont manifesté leur volonté de revitaliser le trafic ferroviaire nocturne en commençant par remettre en place des lignes reliant les capitales européennes. La France en fait partie.

Barcelone-Montpellier-Zurich en décembre 2024

À la mi-décembre 2020, Alain Krakovitch, le directeur de VoyagesSNCF, a dévoilé un partenariat avec ses homologues allemands, suisses et autrichiens. Berlin-Paris et Berlin-Bruxelles ouvriront en décembre 2023. En décembre 2024 sera lancé un train de nuit entre Zurich et Barcelone. Pour ce projet encore à l’étude, le ministre des Transports français, Jean-Baptiste Djebarri, a ajouté que “la ligne relierait Strasbourg et Luxembourg à Barcelone, en passant par Metz, Montpellier et Perpignan”. Avec des arrêts dans ces gares ? Très probablement. On devrait en savoir plus rapidement. ÖBB, la compagnie de chemins de fer autrichienne qui possède ces trains de nuit qu’elle appelle les Nightjets, deviendrait alors le principal exploitant de trains de nuit de Paris à Vienne et de Hambourg à Rome.

Au téléphone, un représentant de “Oui au train de nuit” nous rappelle que “les changements de personnels sur la ligne Barcelone-Zurich obligeront certainement à des arrêts dans la nuit, à Montpellier et/ou à Lyon également”. Le collectif évoque également cette règle tacite dans l’exploitation des trains de nuit français : “pas d’arrêts commerciaux en pleine nuit, en premier lieux pour des questions de sécurité. La règle n’étant pas valable en Allemagne ou en Autriche, le Nightjet autrichien pourrait effectivement desservir la gare de Montpellier.”

La Suède et la Norvège s’engagent également dans ce partenariat. Un Paris-Madrid qui passera par Tours et Bordeaux et un Paris-Bruxelles seront prolongés jusqu’à Copenhague et Malmö en passant par Hambourg. Un Paris-Vienne permettra également de rallier Berlin et Prague. La ligne Paris-Milan-Florence-Rome (actuellement exploitée en journée par la Trenitalia) aura aussi ses trains de nuit. Elle ne passera pas par Marseille, mais par Dijon et éventuellement Genève.

Il y a bien une volonté individuelle de la part des nations européennes (et pour l’instant à l’échelle de leurs seuls pays) de commander de nouvelles voitures et d’ouvrir de nouvelles routes. La réunion informelle des ministres des Transports au Bourget, en février, suivie d’un symposium à Paris sur la revitalisation des trains de nuit, atteste d’une volonté d’unir les forces.

Une dizaine de trains de nuit en France en 2030

Pour l’instant, tout est assez concentré sur Paris et ses anciennes liaisons historiques vers le sud et le sud-ouest. Sur Twitter, à la fin de l’année dernière, le ministre des Transports Jean-Baptiste Djebarri a expliqué s’être donné cet horizon 2030. Il prend la Capitale comme point de départ et s’appuie sur plusieurs couloirs, Dijon-Marseille, Bordeaux-Marseille, Paris-Toulouse et Tours-Lyon via l’Île-de-France. Les villes du sud et de l’est y sont en bonne place. S’appuyant sur le nouvel axe Nord-Sud de Barcelone à Zurich, par Montpellier, des trains bifurqueraient vers Bordeaux ou Nice. On aurait (enfin) une version nocturne de l’Intercités Bordeaux-Marseille, une grande transversale sudiste, qui serait prolongée jusqu’à Nice.

4 lignes de Paris vers le Sud

Depuis peu, on peut rejoindre en une nuit de train le sud-est ou le sud-ouest depuis Paris, et inversement en réservant soit un siège soit une couchette pour des tarifs au mieux situés entre 50 et 80 euros. Ces Intercités Nuit fonctionnent du dimanche au vendredi, avec des départs en région généralement moins tardifs que les départs parisiens.

Les 4 lignes de nuit sont les suivantes : Paris-Briançon, Paris-Nice, Paris-Lourdes et Paris-Cerbère, toutes au départ de la gare Austerlitz. Elles s’appuient sur le caractère étoilé du réseau français, toujours depuis Paris, et dessert de nombreuses gares en Occitanie.

En bifurquant plus haut au niveau de Brives-la-Gaillarde, Paris-Rodez desservira également Figeac. Il continuera vers Albi le vendredi soir et le dimanche dans l’autre sens. Mais c’est à Toulouse que se rejoignent les trois lignes pour le sud-ouest, là où les trains continuent vers les gares terminus.

Paris-Cerbère, mis en service dès 2020, dessert Narbonne, Perpignan et Collioure. La fin de la ligne qui passe par Cerbère et Port-Bou fonctionne les vendredis et dimanches, ainsi que du lundi au jeudi et le samedi pendant les vacances scolaires. Paris-Latour de Carol, la fourche qui passe par l’autre côté des Pyrénées-Orientales, dessert les stations de ski et l’Andorre.

La ligne Paris-Briançon, particulièrement fréquentée en hiver pour la desserte des stations de ski, a été inaugurée mi-décembre.

La ligne de nuit Paris-Nice qui reliait Paris à la Côté d’Azur, fermée en 2017, a été inaugurée en mai dernier par le Premier ministre. Elle dessert également Marseille, Cannes et Nice.

La ligne Paris-Lourdes, lancée au même moment, rencontre encore quelques problèmes d’acheminement pour les voyageurs. Après un mois d’exploitation, le train a du retard et s’arrête le plus souvent à Toulouse. Les voyageurs sont alors obligés de continuer le voyage en car. On pourrait penser que ces problèmes sont liés aux conditions météorologiques. L’explication avancée lors de l’inauguration de la ligne étant que les vagues de froid abiment les caténaires inutilisés depuis 2017. Le collectif “Oui au train de nuit” dénonce ces nuisances qui “découragent les voyageurs” et déplore, lui, un manque de personnel.

Le retour en grande pompe mais forcé de la Palombe bleue (le nom du mythique train de nuit des Pyrénées) est symbolique de ces trains relancés à la hâte par la SNCF à la demande de l’État actionnaire. On regrettera l’oubli de la Bretagne et de la Normandie dans le projet d’Intercités Nuit du gouvernement, ainsi que l’omission de Marseille pour les liaisons européennes. En revanche, on saluera les horaires d’arrivée en  Occitanie au petit matin, à Toulouse ou à Rodez, qui sont raccord avec l’idée qu’on se fait d’un train de nuit…

 

Pour en savoir +, c’est ici.

Photos, à la UNE @ÖBB, la compagnie de chemins de fer autrichienne, les autres @SNCF.

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