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Au musée Fabre, Vincent Bioulès, le bel éclectique

Le musée Fabre propose une rétrospective de l’artiste montpelliérain Vincent Bioulès : 200 œuvres, 60 ans de peinture. La plus grande exposition qui lui ait été consacrée. En sus, une émission sur France-Culture où il explique : « la recherche du style, c’est la maîtrise de la jouissance ».

Une longévité artistique qui interpelle. Les œuvres exposées de l’artiste, âgé de 81 ans, témoignent d’un exceptionnel parcours pictural dominé par une palette chromatique dense et variée. Paysages portraits, marines nus, villes ou œuvres abstraites sont autant de sujets traités qui cohabitent, révélant ainsi une démarche éclectique et spontanée de l’artiste. Cet éclectisme ressort également de l’utilisation de la peinture qui oscille entre fluidité ou aplats -voire empâtements- selon les périodes et les sujets.

L’exposition « Chemins de traverse » débute par des toiles représentant des fenêtres qui font écho de manière voulue ou non par l’artiste à Matisse qui n’aurait pas cherché à bouleverser les règles de la perspective. On poursuit la visite pour s’arrêter sur la série des « marronniers » déclinée de manière sérielle en toiles plus ou moins figuratives ou abstraites.

La seule dimension conceptuelle de l’œuvre de Vincent Bioulès correspond à cette brève période, dans les années 1960/70, au cours de la quelle il rejoint le mouvement Supports Surfaces, né à l’Ecole des Beaux-Arts de Montpellier : pièces abstraites ou bandes autocollantes en monochromes dytiques ou polyptyques  immergent le spectateur dans un univers conceptuel. 

La visite traduit la singularité de l’œuvre de l’artiste et son parcours atypique qui part de la figuration pour rejoindre un temps l’abstraction avant de renouer à nouveau avec des sujets formels et figuratifs.

La réinterprétation de la réalité est ténue. Elle est simplement suggérée par une touche stylistique personnelle proche de celle des impressionnistes sur certains sujets, tandis que d’autres toiles telles que les paysages de montagne témoignent d’une simplification des formes à l’image de Cézanne peignant la Sainte Victoire.

L’artiste peint l’instant. Il peint « pour le plaisir » et le revendique. Toujours une grande liberté dans la retranscription de la réalité en mouvement.

Figer le réel semble être le leitmotiv de son parcours en jouant sur la vibration de la lumière et l’utilisation de la touche. C’est précisément ce prisme de la peinture qui oriente l’artiste vers un univers essentiellement formel qui questionne l’universellement « beau » tout en se détachant de toute démarche conceptuelle pour privilégier le geste, la forme et la couleur qui touchent l’esthétisme universel de tout un chacun.

Au musée Fabre, jusqu’au 6 octobre 2019. Du mardi au dimanche de 10h à 18h. Plein tarif : 10 euros. Gratuit le premier dimanche du mois. De nombreuses réductions.

Photo du haut : Vincent Bioulès, Maguelone, février 2009, huile sur panneau, 16 x 22 cm, collection particulière, photo Pierre Schwartz, © ADAGP, Paris, 2019

Ci-dessous : « Les matins d’été » d’Olivia Gesbert sur France Culture. Invité : Vincent Bioulès.

Émission radio diffusée sur France Culture le 09/07/2019

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