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Culture à Montpellier : un grand besoin de « local »

Le débat LOKKO LE D’OC : « quelle culture à Montpellier ? » a été franc et riche. Il réunissait dans la boutique REGAL, 3 têtes de listes -Alenka Doulain, Clothilde Ollier et Coralie Mantion- et 3 professionnels -Stefan Delon, Sandrine Le Metayer et Mathieu Lambert-. Un constat s’impose : le besoin de considération des acteurs locaux. Ci-dessous, la vidéo du débat en 2 parties, d’abord le bilan du mandat Saurel puis les propositions d’avenir.

 

Prise de vue : Jérémy Aliot, Julien Serra, Françoise Garcia. Photos : Céline Courtault-Capelier.

Un parti-pris : inviter les 3 femmes candidates à la mairie de Montpellier. Alenka Doulain du collectif citoyen « Nous sommes », Clothilde Ollier pour « L’écologie en commun » et Coralie Mantion (EELV). Une initiative qui s’inscrit dans la continuité de notre débat sur la parité dans la culture. Une ambition : faire un débat sans esbroufe politicienne, un débat argumenté, aux côtés d’experts, d’acteurs engagés, que sont le metteur en scène et comédien Stefan Delon, le président de l’association Victoire 2, Mathieu Lambert, et Sandrine Le Metayer de la compagnie Doré (travail autour du clown), déléguée régionale du Syndicat national des arts vivants.

En l’absence de représentant du maire sortant (Philippe Saurel n’a pas souhaité qu’Isabelle Marsala, adjointe à la culture, participe), le débat a été plutôt à charge. La bonne santé des grandes institutions culturelles -singulièrement le vivace CDN, l’Orchestre et Opéra national redressé par Valérie Chevalier, l’excellente programmation du MoCo- n’a pas pesé lourd face à la critique radicale qui s’est exprimée. Absolument pas négligeable vu la qualité des intervenants professionnels, et la triple émergence citoyenne, écologique et insoumise qu’incarnaient nos invités politiques.

Saurel et les acteurs locaux : le divorce

Maire « clivant », départs fracassants de directeurs inspirés (de pointures du cru), la culture « instrumentalisée » et « sans vision » du maire de Montpellier « aggravée par la compétition entre les collectivités locales« , selon Coralie Mantion, a été au coeur de la première partie. « Ils ont géré, sans vision » a ajouté Stefan Delon, « privilégiant les gros machins, dans une sorte de continuité dégradée« . Philippe Saurel « n’a pas brillé pour le spectacle vivant ! On ne parle que des arts plastiques à Montpellier !« 

Dans le collimateur : les « institutions de prestige », particulièrement le MoCo  : « une occasion ratée » selon Alenka Doulain. « On aurait pu faire autre chose sur le modèle du 104 à Paris« . « Montpellier Danse, c’est toujours le même public depuis des années » : Coralie Mantion propose même que Jean-Paul Montanari, son directeur, prenne sa retraite au titre du non-cumul des mandats.

Tout un « Big bang administratif » pour reprendre l’expression de Mathieu Lambert (le transfert de compétences culturelles entre Département et Métropole, la fusion des régions) ajouté à la « guerre des collectivités locales » a mis le monde culturel sous pression. Un secteur déjà confronté à la cherté du locatif, à l’arrêt des emplois aidés, et la baisse des aides aux compagnies, comme l’a indiqué en substance Sandrine Le Metayer.

Les quartiers et les lieux

Maître-mot de ce débat : le quartier, plusieurs fois prononcé par les 3 têtes de listes. Et les « lieux » de création. Sandrine Le Metayer, au nom du Synavi, défend l’idée d’ une « infusion artistique » dans les quartiers.

« Un foyer de création très dense à Montpellier » (Stefan Delon) demande à exister. « Toute une jeunesse qui veut créer a été stoppée dans sa course » (Clothilde Ollier). « La scène artistique montpelliéraine est bridée » regrette-t-elle, en promettant d’augmenter le budget de la culture. Notamment dans le secteur des musiques actuelles, où l’on envie Sète et Nîmes. « Le soutien à Victoire 2 correspond à celui d’une ville de 40 000 habitants » souligne quant à lui Mathieu Lambert.

Alenka Doulain veut « réserver 10 à 15% du budget des grandes institutions aux pratiques émergentes locales » et ouvrir plusieurs tiers-lieux dans la ville, notamment dans le quartier des facultés. Elle propose de reconvertir l’ancien conservatoire de Sainte-Anne en lieu dédié aux artistes locaux, tout comme Coralie Mantion qui veut affecter le 1% artistique au spectacle vivant.

« Donnez-nous 100 à 200 m2 d’espace chauffé et on assure le turn over avec les acteurs locaux ! » (Stefan Delon).

Les vidéos, ici. 

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Dominique DALBIN
4 années il y a

« On ne parle que des arts plastiques », « excellente programmation du MoCo » : ça reste affaire de jugement personnel ! Ouvrir de nouveaux (tiers) lieux pourquoi pas, mais peut-être avant tout rebattre les cartes des aides attribuées (et du soutien plus largement) aux lieux intermédiaires non institutionnels qui ont ouvert ces dernières années et qui sont victimes du verrouillage total (par les uns et par les autres) qui fait que les lignes ne bougent pas d’un poil ! OK pour créer un terrain favorable aux artistes locaux, mais sans fermer la porte à ceux qui voudraient s’installer dans ce « futur eldorado » (autrement dit, vigilance sur le risque de nivellement par le bas sur la base d’un mainstream local…)

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