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“Texte en cours”, un petit festival dans le texte

À rebours des festivals mastodontes de Montpellier, “Texte en cours” fait figure de David. 2022 marque la dixième édition de cette manifestation, née en 2013 entre deux cafés à la brasserie “Le Dôme”. Dix auteurs et autrices francophones, venu.es d’Occitanie, du Nord ou de Rhône-Alpes sont accueilli.es cette année jusqu’au 26 novembre (*).

J’ai Lu” au Canada, une inspiration

L’aventure “Texte en cours” a commencé il y a une dizaine d’années après un périple au Canada pour Lionel Navarro, le fondateur de ce festival. À Québec, il a fait la rencontre de co-fondateurs du festival québécois “Jamais lu”, David Lavoie et Marcelle Dubois. Surtout, découvert d’autres façons de mettre à portée du public le théâtre contemporain. Que ce soit la mise en voix de textes lus, la défense de la langue française… mais aussi l’accueil des spectateurs et bien sûr la mise en lumière de la jeune génération des auteurs et autrices.

À rebours, mais peut-être surtout en amont. Le festival “Jamais lu” donne à lire et entendre des textes inédits, parfois tout juste achevés. Avec cette inspiration québécoise comme point de départ, la manifestation montpelliéraine s’emploie depuis dix ans à accompagner et soutenir la naissance de nouvelles pièces. Y sont présentés de nouveaux textes de théâtre en cours d’écriture, avec des “mises en lectures” avec des comédiens et des comédiennes professionnel.les.

Pas facile pour ces jeunes auteurs de laisser leur bébé dans d’autres mains, mais ils et elles acceptent que d’autres voix s’emparent de leurs textes. “Le festival est à la fois un temps pour découvrir des textes bientôt achevés, questionner les écritures, le théâtre, la traduction, ou simplement prendre plaisir à entendre des écrits inédits”, souligne Sylvère Santin, un des co-fondateurs du festival. 

Des auteurs émergents francophones

La mission du festival est bien celle-là : aider à faire découvrir des auteurs émergents francophones, les accompagner. “TEC donne la parole aux auteurs et autrices qui ont la niaque pour la prendre. Cest une caisse de résonance des préoccupations actuelles des auteurs. On accepte les textes militants autant que ceux qui ne veulent pas l’être”, explique Lionel Navarro. Depuis 10 ans, TEC ouvre la voie à des thèmes comme l’égalité, la violence du monde du travail, dans les familles, l’écologie, la possession du sol par les humains, la fragilité de la vie sur Terre… “En 2021, la question du genre a été la plus abordée. Cette année, l’inceste et le viol comme viol et arme de guerre sont au cœur du débat”, ajoute Gabrielle Baille, membre organisatrice et bénévole de l’association. Plus de 130 auteurs sont passés par le comité de lecture de “Texte en cours”, et certains ont aujourd’hui une belle carrière. La semaine dernière, le Hangar présentait le fameux “Cent mètres papillon” de Maxime Taffanel, pièce qui a connu un grand succès ensuite et propulsé le comédien montpelliérain, ancien nageur professionnel. 

Un festival découvreur qui vibre et se bat avec peu de moyens -c’est assez injuste- et une équipe bénévole, en s’appuyant sur un vivier local de comédiens et comédiennes. Et quelques solides alliés : le Hangar Théâtre et l’École nationale supérieure d’Art dramatique (ENSAD), La Vignette et l’université Montpellier 3, le Centre dramatique national les 13 Vents ou encore La Baignoire. Grâce à la Maison Antoine-Vitez, “Texte en cours” a pu également mettre en lecture une série de pièces étrangères en cours de traduction.

Rendez-vous le 23 novembre à 19h30 au Hangar Théâtre, le 24 novembre à 19h15 à La Vignette, le 25 novembre à 19h30. Dernière soirée le 26 novembre, même heure même lieu et clôture du festival avec boule à facettes et boom d’anniversaire. Retrouvez toutes les infos ici ou .

(*) Évelyne Torroglosa proposera “Dispersé.e.s”, l’histoire pleine de fraîcheur d’une crise existentielle au pied d’un phare. Alexandre Santos vient avec “J’attends la prochaine guerre”, une pièce biographique autour du sulfureux photographe de mode Oliviero Toscani. L’atelier amateur du Théâtre La Vignette s’emparera de l’œuvre de Valérian Guillaume qui lui, évoque la vacuité des choses. Émilie Cousteix présente “Les dits de la mendiante”, pièce aux accents musicaux autour de la transmission. L’atelier amateur du Théâtre La Vignette se saisit de l’œuvre d’Agathe Charnet, cofondatrice du collectif MeeToo Théâtre. Charles Segard-Noircière vient présenter au (jeune) public son “Guerre et paix du paresseux”. Enfin Hugo Titem-Delaveau soumet “Consoler les dragons” et parlera d’addiction. Marine Bedon est l’auteure de “Retour à X”, une histoires de violences de mère en fille, puis Jeanne Lazar rendra hommage aux icônes de la pop francophone avec “Les princes de la ville”. Joey Elmaleh a écrit “Atlantides”, un poème post-apocalyptique, Nicolas Girard Michelotti parle de “Lichka, ville d’amour”, et Nolwenn Le Doth avec “Chevaleresses”, apporte un poème solaire en quête de vérité et de justice.

(Lionel Navarro est collaborateur de LOKKO mais il nous a semblé que ce n’était pas une raison suffisante pour ne pas parler de ce festival courageux). 

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