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L’Opéra Orchestre de Montpellier pionnier en jeux vidéo

L’Opéra Orchestre national Montpellier Occitanie est le premier établissement en France à produire des jeux vidéo inédits inspirés des grands classiques de l’art lyrique. Dernier en date : un jeu inspiré de “La Flûte enchantée” de Mozart. Conçu avec l’école ARTFX, “Crescendo” promet de réinventer l’expérience lyrique pour les spectateurs les plus jeunes.

L’Opéra Orchestre national Montpellier Occitanie (OONM) a démarré 2023 sur les chapeaux de roues avec une “Flûte enchantée” pétillante dont on a parlé dans LOKKO. Avec en hors-d’œuvre, à la disposition des spectateurs dans le hall de l’opéra, un jeu vidéo adapté du célèbre opéra de Mozart et inspiré de la mise en scène d’Anna Bernreitner. Séduits par l’aspect vintage des bornes d’arcade, les joueurs ont pu appréhender autrement l’univers sonore et visuel de la metteuse en scène autrichienne.

Dans ce jeu d’arcade intitulé sobrement “Crescendo”, les joueurs incarnent le prince Tamino, qui doit gravir les étages d’une tour infernale pour délivrer la princesse Tamina et affronter la redoutable Reine de la Nuit (*). Armé de sa flûte magique, Tamino doit surmonter des obstacles et débloquer des niveaux, tout en bénéficiant des conseils avisés de Papageno.

Un bon jeu d’arcade

“C’est une thématique chère aux jeux vidéos des années 90”, s’amuse Audrey Brahimi, responsable communication et développement numérique au sein de l’Opéra de Montpellier, “avec quelques pouvoirs magiques et des super sauts qui font penser à Mario Bros.”

On termine avec la boss finale du jeu, la Reine de la Nuit, et son célèbre Der Hölle Rache, le fameux air enregistré spécialement pour l’occasion à l’Opéra de Montpellier par la prestigieuse chanteuse mozartienne Sandrine Piau. Côté animation, les développeurs ont puisé dans l’univers coloré et enfantin de la mise en scène.

Une innovation française

Ce n’est pas le premier jeu vidéo inspiré d’un opéra. Comme le soulignait la metteuse en scène Anna Bernreitner lors de la première, les opéras (et en particulier celui-ci), imposant de nombreuses épreuves à leurs héros : “c’est comme réussir des niveaux dans un jeu vidéo”.

En revanche, l’Opéra de Montpellier est le premier établissement lyrique à proposer des jeux vidéos inspirés de ses représentations à ses spectateurs. Pour Audrey Brahimi, “c’est de la médiation culturelle, comme les musées l’ont déjà fait. On espère encourager des fans de jeux vidéo qui n’ont jamais mis les pieds à l’opéra à venir voir une représentation en direct.”

L’Opéra Orchestre de Montpellier a initié cette collaboration, il y a six ans, avec l’école ARTFX, spécialisée dans les métiers des effets visuels, de l’animation et du jeu vidéo, d’envergure internationale. “On est le premier établissement à ouvrir nos portes à des étudiants en jeu vidéo”, ajoute Audrey Brahimi.

En 2017, Valérie Chevalier, directrice de l’Opéra, a donné carte blanche à cette jeune femme pour construire de nouveaux projets numériques. “On souhaitait à aller au delà des classiques de la communication de l’opéra, tels que les vidéos de visites des coulisses, en se concentrant plutôt sur la médiation culturelle”, commente-t-elle.

“En tant que joueuse, je trouvais qu’il manquait un volet ‘jeu vidéo’ à la communication de l’opéra. En plus on est à Montpellier, une ville où les écoles et les studios de jeux vidéo ne manquent pas.” Audrey Brahimi a alors pris les choses en main pour combler ce manque et contacté plusieurs écoles. “ARTFX m’a répondu avec une proposition de rendez-vous et ça a collé.”

Depuis, le partenariat a déjà donné lieu à sept jeux inspirés, entre autres, des opéras “Cendrillon” de Rossini, “Carmen” de Bizet, “Le Voyage dans la lune” d’Offenbach ou encore “Tristan et Isolde” de Wagner, présentés à l’Opéra de Montpellier ces dernières saisons. Cette année, les élèves de quatrième année de ARTFX ont livré “Crescendo”, le huitième opus de cette série, en deux mois seulement.

Visuellement captivant

Depuis la fin des représentations à l’opéra, le jeu est en téléchargement libre (uniquement pour les PC sous Windows). Même sur son propre écran d’ordinateur, on est séduits par les graphismes captivants et délicats du jeu, leur côté mignon et bonbon. Les éléments de contexte (et d’aide), présentés sous forme de fresque, ajoutent une touche de profondeur à l’expérience de jeu. Avec cette innovation, la découverte des œuvres lyriques se fait sous un nouvel angle, pour une expérience plus immersive.

“Crescendo” s’appuie sur une mécanique de jeu toute simple pour proposer une nouvelle version de la demoiselle en détresse. Son véritable plus, l’accompagnement musical joué par l’orchestre, toujours une belle surprise. Mais le défi reste présent grâce à des niveaux de jeu complexes et aboutis.

Cependant certains joueurs (les plus novices d’entre nous) peuvent être surpris par les commandes clavier, qui peuvent manquer de précision et d’intuitivité. De plus, certains ordinateurs peuvent ne pas être équipés pour faire tourner le jeu de manière fluide, ce qui peut causer des soucis en termes de performances. Il sera intéressant d’étudier les retours de “Crescendo” parmi les gamers, futurs amateurs d’opéra ?

Pour jouer, téléchargez le jeu sur la plateforme Itch.io.

(*) Dans le livret de l’opéra, se raconte l’histoire du prince Tamino, chargé par la Reine de la Nuit, avec l’aide de l’oiseleur Papageno, de sauver sa fille retenue prisonnière par Sarastro.

Photos : OONM et ARTFX

En lice pour un prix européen

Du 1er au 10 février, le public pourra voter et soutenir un autre projet “Séisme” pour le Prix du public FEDORA, un influent cercle de mécènes européen. Imaginée par trois artistes en résidence à l’Opéra Orchestre national Montpellier Occitanie, la metteuse en scène hongroise Franciska Ery, le poète haïtien Ar Guens Jean Mary et le compositeur sino-britannique Alex Ho, “Séisme” est “une œuvre immersive et interactive sur la conversation entre les hommes et la Terre qui invite à faire l’expérience d’un séisme musical et humain à travers la musique, la poésie, les vibrations, le sol interactif et l’intelligence artificielle“.

Pour voter, c’est ici.

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