Directeur de la halle Tropisme à Montpellier et directeur artistique de la Gaité lyrique à Paris, Vincent Cavaroc nous confie son épatante et éclectique play-list avec Chassol, présent du 7 au 26 mai au festival Tropisme, l’étoile montante de la soul Cleo Sol, l’électro africaine de Guiss Guiss Bou Bess, et le musicien, poète et romancier américain Gil Scott-Heron.
CLEO SOL – Why don’t you. Elle incarne parfaitement cette nouvelle génération de musiciens et musiciennes anglais, issus d’un mélange parfait entre jazz, hip hop et R’n’b. Ces concerts sont rarissimes, tout comme ceux du groupe SAULT dans lequel elle chante et dont je suis fou ! Virtuose, sensuel et sensible.
CHASSOL – Pipornithology, Pt. 2. Depuis son premier live à la Gaité lyrique que j’ai eu la chance de produire jusqu’à aujourd’hui, Chassol occupe une place privilégiée dans ma discothèque. Il est à la fois un ovni musical, un génie harmonique et une bête de scène. Il sera à l’honneur du prochain festival Tropisme du 7 au 26 mai avec un nouveau live et une exposition pensée avec Gaumont sur son rapport au cinéma….
PALMS TRAX – Late Jam. La musique électronique ne peut pas être réduite à un simple boum boum. Certains artistes comme Palms Trax montrent que ce style musical à de multiples facettes, et une vraie finesse rythmique et harmonique. J’aime particulièrement ce titre qui me remet immédiatement en piste les lendemains difficiles !
BERNARD LAVILLIERS – Night Bird. Je n’ai jamais apprécié la musique de Bernard Lavilliers, mais ce morceau ne me quitte pas depuis des années. Une sorte de road movie californien, un thriller allaitant totalement cinématographique servi par un Lavilliers ténébreux…
ROSEAUX et BLICK BASSY – Kaät. Quand le groupe Roseaux invite, en 2019, Blick Bassy à chanter sur cette chanson, c’est tout l’univers de ce génial artiste camerounais que je découvrais pour la première fois. Depuis, j’ai beaucoup plus suivi le travail de Blick Bassy que de Roseaux, mais ce morceau chanté en langue basse est d’une pureté difficilement égalable !
THOUSAND – La vie de mes soeurs. Il incarne pour moi un des plus beaux exemples du renouveau de la chanson française. Son album Le Tunnel Végétal sorti en 2018 est pour moi un disque qui traversera le temps sans prendre une ride. Thousand a une notoriété encore trop confidentielle alors que son style et sa finesse n’a rien à envier aux plus grands comme Alain Bashung.
GUISS GUISS BOU BESS – Jigueenu Africa. Ce morceau est une bombe atomique à la croisée de l’afrobeat et de l’électro. Ce trio franco-sénégalais se nourrit en permanence de l’ambiance bouillonnante des rues de Dakar et des musiques traditionnelles Sabar. J’espère pouvoir les programmer lors de la prochaine édition de la Biennale Euro-Africa de Montpellier à l’automne 2025.
HERMANOS GUTIERREZ – Cerca de ti. Le concept est d’une simplicité déconcertantes : 2 frères, 2 guitares, rien de plus, et pourtant tout un univers qui se déploie, totalement singulier. On ferme les yeux et on se croit au beau milieu d’un film de Wim Wenders. La musique idéale pour stimuler l’esprit en travaillant.
NILUFER YANYA – Hey. Quand cette jeune chanteuse anglaise s’attaque à des titres phares des Dixies, cela donne un concentré de beauté, un petit bijou musical. Nilufer Yanya à une voix reconnaissable entre mille, grave et profonde.
GIL SCOTT-HERON – Lady Day and John Coltrane. Je suis fan de Gil Scott-Heron depuis mes 20 ans. Son flow, sa plume, ses revendications, sa vie toute cabossée qui l’a mené à la gloire en passant par la case prison. A 3 reprises j’ai acheté un billet pour le voir en concert, à 3 reprises, il a annulé le concert… Petite frustration !
Photo Anouk Marty