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Le manifeste féministe Scum Manifesto : sa lecture m’a causé de l’effroi

BLOG DES LECTRICES ET LECTEURS. Elle est surtout connue pour sa tentative d’assassinat sur Andy Wharol. La réalisatrice et écrivaine Ovidie lui a consacré un documentaire “J’ai tiré sur Andy Warhol” présenté au Diagonal. Mais Valerie Solanas est surtout l’autrice de Scum Manifesto, l’un des textes les plus radicaux de la littérature féministe, paru en 1967, qui appelle à l’éradication des hommes. Françoise Wilder l’avait acheté à l’époque à New-York. 

A voir sur Arte.

Admettons que en tant qu’événement c’est un documentaire et tout autre chose encore. Hier J’ai dû quitter la salle de cinéma parce qu’il le fallait, avant que ne commencent les échanges. Je ne le regrette pas car je sentais se développer en moi l’effet de ce film.

Peut-être est-ce à Valerie Solanas que j’achetai dans une rue de New York en 72 ou73 le polycopié de SCUM, pour la somme de 1$ en effet, parce qu’elle avait fixé ce prix pour les filles. Je me souviens de l’effroi causé par sa lecture. Effroi qui s’est rouvert hier. De la lecture ne me reste que cet effroi.

Valerie Solanas fait effet.

Ses textes ne réfléchissent pas. Ils pensent comme on se bat. Ils mettent les lecteurs et lectrices à l’épreuve. Pas une once d’empathie. Je saisis maintenant que Solanas vise l’efficacité non la sagesse. Ovidie fait entendre ceci : Valerie s’étonnait que les femmes ne performent pas en nombre ses textes, qu’il y ait si peu de monde à se mettre en mouvement. Allez, on cesse de se plaindre des hommes, on s’arme de nos symptômes nouvellement inventés, on démasculinise la société par tous les moyens. Il faut du monde pour ça !  Et pourquoi donc ce “monde” ne se rejoint-il pas, ne déferle-t-il pas ? Elle s’en étonne.

Je ne sais pas ce que serait une communauté traumatique qui désorienterait les douleurs et les symptômes déjà connus. Mais je vais prendre appui sur ce “souligné” d’Ovidie pour aller du côté de Metoo. Une telle communauté ne signifie pas que les femmes qui la forment seraient pareilles. L’entrée par le traumatique fait que chacune garde sa singularité, ses particularités, ses histoires.

Les femmes désirent maintenant être plusieurs…Et que ce “plusieurs” devienne “beaucoup”.

En photo, Ovidie, autrice du livre-culte “La chair est triste hélas” où elle raconte son choix de faire la grève du sexe, venue au Diagonal présenter son documentaire “J’ai tiré sur Andy Warhol”. Crédits Comédie du livre.

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