Sanseverino chante Béranger, l’une des grandes voix de la chanson contestataire, ce samedi 4 novembre au JAM pour les 20 ans de sa mort, à Sauve où il vivait. Ses chansons comme Tranche de vie, L’alternative, Rachel ou Participe présent l’avaient imposé comme une des plus fameuses voix militantes des années 70.
C’était en octobre de la maudite année 2003. Celle de la canicule assassine. Celle aussi de la mort de la comédienne Marie Trintignant sous les coups du chanteur du groupe “Noir Désir”.
Après un office religieux en l’église Saint-François, boulevard de Strasbourg dans le quartier de la gare Saint-Roch, on allait porter en terre le cercueil de François Béranger. Au cimetière Juvénal de Castelnau-le-Lez. Son paternel André, ancien député du MRP (Mouvement républicain populaire, de 1945 à 1951) allait l’y rejoindre 3 ans plus tard à l’âge respectable de 98 ans. Et aussi Jeanne, la femme d’André, maman de l’artiste. François était le fils aîné de 4 enfants et n’avait que 66 ans à sa disparition.
Père et fils avaient un autre point commun : celui d’être passé par les usines Renault chez “P’it Louis” sur le lieu mythique de l’île Seguin à Boulogne-Billancourt en proche banlieue parisienne. François Béranger s’en souviendra en 1974 en écrivant “Le tango de l’ennui”. La première des chansons que reprendra plus tard Sanseverino.
Béranger avait été l’un des chanteurs phare de la décennie 70. Chanson qu’on avait coutume de définir comme engagée, et dont les autres piliers avaient pour nom Léo Ferré, Jean Ferrat, Bernard Lavilliers, Georges Moustaki, Renaud, Michel Bühler ou bien encore Graeme Allwright, Leny Escudéro et Maxime Leforestier. Et côté femmes : Colette Magny, Dominique Grange, Catherine Ribeiro ou Mama Béa Tekielski. Sans oublier la chanson régionaliste en Occitanie avec Claude Marti et Joan-Pau Verdier en tête, ou encore en Bretagne avec Glenmor, Alan Stivell ou Gilles Servat.
A 31 ans, il participe aux révoltes de mai 68. À la fin du mouvement, il continue de s’insurger et se lance dans la chanson protestataire. Des chansons comme Tranche de vie, L’alternative, Rachel ou Participe présent l’imposent comme une des voix militantes de cette époque.
A Montpellier, l’ultime fois où on avait pu le voir, c’était au théâtre Jean Vilar de la Paillade en mars 1996 (photo ci-dessus et ensuite, au café Le Riche, la même année, ci-dessous). Accompagné par des musiciens du cru réunis autour d’Olivier Chabrol (le fils de Jean-Pierre, l’écrivain des Cévennes) aux claviers, faisant office de chef d’orchestre. Chabrol avait fait signe au guitariste Gérard Pansanel, dans un rôle très important, la guitare étant un instrument central dans l’univers de Béranger, et précédemment Jean-Pierre Alarcen à ce poste est dans toutes les mémoires. A la batterie, on trouvait, venu de Nîmes, Michel Bachevalier.
Très longtemps, le chanteur natif du Loiret avait été parisien. Capitale qui lui a inspiré une ode pas spécialement flatteuse, de pas loin de 19 minutes. Avant de s’installer dans la région, amoureux depuis toujours des Cévennes. Il avait fini par jeter son dévolu sur Sauve (dans le Gard) où, avec sa compagne, il s’était lancé en parallèle dans la restauration. Ils avaient ouvert ensemble la “Villa Eugénie”, une table pour gourmets. Gardois comme lui, Jean-Louis Trintignant, qui habitait à Collias, au dessus de Nîmes, avait repris son “Combien ça coûte “.
Peu de temps avant de quitter le plancher des vaches, FB avait enregistré un album complet de 19 chansons. Des reprises de quelqu’un qui l’avait beaucoup marqué à ses débuts : le barde de l’île d’Orléans au Québec, Félix Leclerc (1914-1988), auteur du “P’tit bonheur”.
C’est au tour de Stéphane Sanseverino de rendre hommage à cet artiste auquel il a consacré 2 albums de reprises. En parallèle de ses propres chansons. Un peu à la manière de Maxime Leforestier avec l’univers de Georges Brassens. La dernière apparition du chanteur sur scène a d’ailleurs eu lieu à la Cigale, à l’occasion d’un concert de Sanseverino. Ce dernier, qui avait enregistré et joué Le Tango de l’ennui, l’avait invité sur scène à chanter ce classique de son répertoire.
Montpellier ne pouvait faire l’impasse sur cet anniversaire, aussi triste soit-il. Le Stef, comme il aime qu’on l’appelle, sera sur la scène du JAM, samedi soir prochain vers 21h pour saluer comme il se doit l’auteur de “Tranche de vie”. Incontestablement la chanson tube du répertoire bérangien. Très marqué par son passage aux armées durant les “événements” en Algérie.
Samedi 4 novembre à 21h au JAM. Rens, ici.
Photo au théâtre Jean Vilar, crédit Thierry Seitte, et photo au Riche, Christine Palasz.
Super Sansévérino ! On s’est croisé un soir à Huy après ton concert avec Stéphane Belmondo et confrère où je t’ai félicité pour cette reprise du tango de l’ennui !
Bonjour !
Je n’ai pas Facebook, et je ne savais pas comment vous contacter, mais je voulais simplement vous remercier d’avoir relayé mon article “Sanseverino chante Béranger en concert” sur le groupe Facebook dédié François Béranger, ça lui a donné un peu de visibilté.
Merci encore,
Zantrop
avec plaisir !