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Le Centre chorégraphique national de Montpellier occupé par des militants de la culture

On est en train de mourir” : la coordination des Intermittents et précaires LR occupe depuis la fin de l’après-midi le Centre chorégraphique national, boulevard Louis Blanc à Montpellier. Une trentaine de militants y passent la nuit. Le CCN est le 15è lieu occupé en France après l’Odéon à Paris, où a démarré ce sursaut du monde culturel.

 

 

On est en train de mourir” : calme et déterminé, Bruno Paternot porte la parole de ces militants qui se sont installés dans l’Agora de la danse, qui abrite à la fois le Centre chorégraphique national dirigé par le chorégraphe Christian Rizzo et Montpellier Danse, animé par Jean-Paul Montanari. “Les deux structures nous accueillent et nous facilitent les choses” tient à témoigner Bruno Paternot.

L’occupation a été décidée quelques heures avant à l’issue d’une AG tenue sur les marches du Corum. “Nous voulions un lieu national, car nous nous adressons à l’état, et central, au cœur de la cité, avec une forte visibilité”. Une banderole a été installée sur l’immense façade de ce qui a été un couvent et une prison, et aujourd’hui un des hauts lieux de la danse en France.

Les occupants revendiquent un soutien “unitaire” qui réunit plusieurs instances de représentation englobant “artistes, technicien.ne.s, enseignant.e.s artistiques, auteur.ice.s, administrateur.ice.s, Syndicats d’Employeur.e.s et d’Employé.e.s (Synavi, CGT Spectacle, Fédération Régionale des Arts de la Rue, Coordination des Intermittent.e.s et Précaires du Languedoc Roussillon…), étudiant.e.s de l’ENSAD Montpellier, du CRR de Montpellier”.

Une Ministre qui met le feu aux poudres

Le réveil du secteur s’annonce sans concession, après plus d’un an de paralysie. “Il y a d’abord eu une grande sidération dans le monde culturel, analyse Bruno Paternot, puis un espoir que nos protocoles sanitaires soient validés. Aujourd’hui, nous avons cessé d’attendre, poursuit-il, reprenant l’un des slogans du texte publié en début de soirée. 40 000 intermittents ne pourront pas voir renouveler leur statut au premier semestre. On est en train de mourir quoi ! ”

C’est ce qu’on appelle “le spectacle vivant” (musique, théâtre et danse) qui paraît se mobiliser le plus car le plus durement frappé par la situation. Les tournages ayant été autorisés, le secteur audiovisuel encaisse -relativement- mieux ainsi que le livre “qui vivote”.

Les propos de la Ministre de la culture ont, récemment, mis le feu aux poudres [sur “la mise en danger du patrimoine”, à propos de l’occupation du théâtre national de l’Odéon).
Nous resteront jusqu’à ce que nous soyons entendus” prévient Bruno Paternot, qui annonce une assemblée générale, ce samedi 13 mars à 14h sur le parvis de l’Agora.

 

Le “Communiqué d’occupation” d’ICI-Centre Chorégraphique National de Montpellier

Nous, Mouvement Unitaire Languedoc Roussillon, artistes, technicien.ne.s, enseignant.e.s artistiques, auteur.ice.s, administrateur.ice.s, Syndicats d’Employeur.e.s et d’Employé.e.s (Synavi, CGT Spectacle, Fédération Régionale des Arts de la Rue, Coordination des Intermittent.e.s et Précaires du Languedoc Roussillon…), étudiant.e.s de l’ENSAD Montpellier, du CRR de Montpellier occupons depuis ce jour, Vendredi 12 Mars, le Centre Chorégraphique National de Montpellier jusqu’à ce que nos exigences soient entendues et mises en œuvre.

NOUS EXIGEONS :
-L’annulation de la réforme de l’assurance chômage.
-La prolongation de l’année blanche d’une année à partir de la reprise totale du secteur pour les intermittent.e.s du spectacle et son élargissement à tous.tes les intermittent.e.s de l’emploi des autres secteurs tels que l’évènementiel, la restauration, l’hôtellerie, le tourisme, les saisonniers…
-Une baisse du seuil d’accès à l’indemnisation chômage pour les primo-entrant.e.s ou intermittent.e.s en rupture de droit.
-Des mesures d’urgence pour garantir l’accès aux congés maternité et maladie pour tous les travailleur.euse.s en emploi discontinu, ainsi qu’aux autrices et auteurs.
-Des moyens pour garantir tous les droits sociaux : retraite, formation, médecine du travail, congés payés…. dont les caisses sont menacées par l’arrêt des cotisations.
-Des mesures d’urgence face à la précarité psychologique et financière des étudiant.e.s.
-La réouverture de tous nos outils de travail (théâtres, musées, cinémas, établissements d’enseignement artistique mais aussi l’espace public…).
-Un financement du secteur culturel passant par un plan massif de soutien à l’emploi en concertation avec les organisations représentatives.

Aujourd’hui, nous avons cessé d’attendre.
Ce que nous défendons, nous le défendons pour tous.tes !!!

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