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Avec Debout sur le zinc, Boris est bien viVian

Debout sur le Zinc était sur scène au Domaine d’O, ce 21 novembre. Ils chantaient Boris Vian. L’occasion pour les spectateurs de constater que même si le chanteur est mort jeune, il demeure immortel.

Le public affichait aussi fièrement que majoritairement le poil gris-blanc des quinquas et plus et pourtant  : qu’il est jeune, Boris Vian ! Certes, techniquement parlant, Vian est mort depuis un bon moment. Plus précisément depuis 62 ans, chiffre qui semble correspondre à l’âge moyen du public. Et pourtant (bis) : faites écouter ses chansons à des générations X, Y ou même Z. Nombreux seront ceux qui s’y reconnaîtront. Qui se retrouveront dans les textes de ce joyeux rebelle pataphysicien mort à 39 ans, en laissant derrière lui, selon la formule consacrée, une œuvre aussi riche que foisonnante et surtout, aussi lucide que décalée.

Olivier Sulpice (banjo, mandole), Simon Mimoum (violon, trompette, chant), choeurs), Christophe Bastien (guitares, chant, chœurs), Cédric Ermolieff (batterie, xylophone, tambourin, derbouka), Thomas Benoît (contrebasse, basse) et enfin Romain Sassigneux (clarinette, guitares, chant, chœurs, banjo) reprennent titres connus (dont “Le déserteur”) et chansons moins célèbres. Le tout dans un décor qui replace celui qui fut ingénieur, musicien, poète, scénariste, parolier, chanteur, écrivain, et même traducteur dans son jus historique, à savoir une sorte de salon intimiste, où les instruments se lient aux lampes dans d’improbables sculptures. C’est juste, dans le sens où l’esprit “vianesque” vibre dans chaque morceau sans alourdir ces chansons rythmées, souvent drôles, interprétées par des musiciens et chanteurs poly instrumentaux.

Les arrangements sont modernes tout en respectant le côté un peu rétro de la période Vian, et la bonne humeur du groupe : gaiement communicative. Il faut dire que six beaux mecs qui chantent le priapisme, c’est beau à voir et drôle à entendre  ! Un concert joyeux, donc, dans lequel des fragments de textes en voix off resituent l’homme. Parce que chez Vian, l’homme, ou plutôt l’humain, est au centre de tout. Et c’est “cet homme qui à travers ses chansons décrit les problématiques d’un tout à chacun. De comment il grandit. Se cherche. Se trouve, ou non. De la poursuite de ses Rêves. De comment il survit à l’Amour. De comment il apprivoise la Vieillesse. Et du triste constat que la Mort n’est définitivement pas drôle puisqu’elle ne supporte pas la répétition“, tel que l’exprime le metteur en scène du spectacle, Nikola Carton.

Ceci étant dit, Vian vivait sans DSLZ, né il y a plus ou moins quinze ans de ça, dans les environs de Rambouillet, de la réunion d’un groupe de musique irlandaise et d’un groupe de rock… et DSLZ vivra sans Vian, puisque le groupe sera salle Victoire 2 en avril 2022, cette fois avec ses propres textes.

Last not least, que la dernière soit la première : petite mention spéciale pour Yoanna, chanteuse et accordéoniste résolument contemporaine, avec une présence sur scène, puissante, dont l’autodérision atténue à peine le choc de la voix, immense (sur certains morceaux on aurait pu croire que Nina Hagen aussi était de la soirée). Si on peut regretter que certains textes donnent un peu (trop) dans les stéréotypes, on peut aussi penser que personne n’est ressorti indemne ou du moins indifférent de cette première partie de concert. Lourde responsabilité, les premières parties. Yoanna, concernée plutôt qu’engagée, selon ses propres mots, est de celles dont on sait qu’un jour, on les retrouvera en deuxième partie.

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